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Rencontre avec Singuila

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Singuila,
le rossignol

Dans l’intimité d’un très chic hôtel située dans le 8 arrondissement parisien, l’éphèbe Singuila, nous parle de son nouvel opus sorti cette année, Ma go est le premier titre aux sonorités afros diffusé sur les ondes, le plus récent La femme de quelqu’un, en duo avec la légende de la musique congolaise Koffi Olomidé, atteint déjà plus de 5 millions de vues depuis sa sortie le 5 juillet dernier.

Pour My Afro’ Week, le cador de la mélodie nous éclaire sur le business derrière le glamour de l’univers musical.

Par Machia Millo

Le rossignol s’exprime sur les moyens de faire la part entre l’artistique et le business :

« Il y a l’artiste, puis l’homme et le business, c’est ainsi qu’il faut compartimenter. C’est difficile de tout gérer soi-même, dans la part artistique, nous souhaitons aller au bout de nos idées et mettre les moyens financiers pour y parvenir cependant l’aspect business permets d’exécuter de meilleurs investissements et cadrer ce flux.

Il est primordial d’avoir des personnes compétentes pour gérer ou conseiller sur ces différents aspects d’une carrière musicale. L’argent ne doit pas se centrer dans la même poche, il faut qu’il circule au niveau artistique, personnel et dans le business. »

L’opinion de l’étalon à la voix d’or sur la manière de choisir une équipe sans faille pour la pérennité d’une carrière internationale et les secrets de sa longévité :

« C’est impossible de choisir dans ces termes là car une équipe évolue constamment, et ceux qui sont partis ont également laissé leur savoir-faire. Au début de ma carrière, j’ai dû apprendre dans le tas avec les professionnels du métier, les personnes expérimentées nous apprennent de leurs erreurs, ce qui est important c’est de reconnaître lorsqu’on ne sait pas, se laisser guider et s’informer sur les différentes étapes. Se poser les bonnes questions éclaire notre vision.

A l’époque, les médias occidentaux n’étaient pas prêts à diffuser des titres à consonances totalement afros cela ne correspondaient pas à certaines programmations, désormais ils se sont assimilés car la demande du public a changé. La culture afro s’est propulsée en masse, ce qui a démocratisé le genre. Une chanson qui fonctionne en Afrique a de bonnes chances de fonctionner en Occident si elle traverse les bons canaux. La sensibilité musicale effectivement est différente entre les deux continents, comme elles pourraient l’être entre d’autres pays européens ou asiatiques…Certaines musiques s’adressent réellement à un public averti.

Pour la pérennité d’une carrière, il est primordial de se renouveler, prendre des risques mesurés, ne pas changer du tout au tout en somme se compliquer, ne pas se fermer aux nouveautés et aux tendances, garder sa sensibilité et son authenticité, ce schéma ne doit pas changer. Il est important d’apporter sa touche personnelle même lorsque l’on reprend les autres.

Etre respectueux du public, de ces confrères, des médias car dans la vie tu auras des hauts et des bas, le succès est comme un escalier lorsque tu montes tu verras différentes personnes à ton échelon, d’en bas à en haut, n’oublie jamais de serrer les mains de chaque personnes car si quelqu’un essaie de te bloquer ou de te freiner une de ces personnes viendra à ton aide. Si tu as toisé les gens, beaucoup se réjouiront de ta chute.

Chaque individu est important dans cet escalier et il ne faut jamais occulter que ceux qui sont en bas peuvent être les prochains à la tête. »

Le chanteur au sujet de son nouvel opus, son image glamour, ses engagements :

« Je souhaite que le public perçoive que j’ai cherché à me démarquer des autres artistes francophones. J’essaie d’expérimenter toutes les spécificités de la musique afro, bien évidemment la mélodie est toujours au centre de mes chansons. Chaque morceaux dans l’album incarnent plus qu’un simple titre poussés par les textes calqués sur la poésie et la rythmique entre l’Afrique de l’ouest, l’Orient et de la rumba congolaise à l’ancienne.

Je suis centrafricain et congolais, la mode a donc une importance capitale pour moi!(Sourires). Tous savons le goût des africains pour le vêtement, l’élégance et l’esthétisme, dans les évènements où je vois la population noire, je constate cet attrait pour la mode, mon public est composé d’un grand nombre de ces personnes. Je suis ravi d’être un ambassadeur de ce style soigné et raffiné, j’apprécie les costumes bien taillés et sur mesure. J’ai toujours veillé à ce qu’il y est une corrélation entre le message véhiculé dans mes chansons, mon style et mon image qui sont travaillés pour montrer l’homme à l’état brut et capter mon public.

L’artiste sert également  de passerelle entre le public et différentes causes (ndlr Singuila soutient l’oeuvre du Prix Nobel de la paix 2018, Denis Mukwege), il est donc nécessaire d’entretenir cet attrait cependant je regrette de n’avoir pas accordé plus de temps à mes proches. »

A propos de l’auteure

Machia Millo, héritière de Mama et Papa Africa, met en lumière l’afrodescendance, tel est sa leitmotiv (de Marcel Desailly, à Audrey Chauveau, en passsant par Kadi Adoum Douass, ou Waly Dia, Corneille, …), en tant que journaliste depuis 2005 et attachée de presse depuis 2015. Elle est également auteure de « La Ketouba de ma mère » (sortie en 2020).

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