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Massira Keita, une créatrice et illustratrice à suivre

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Massira Keita, une illustratrice engagée et talentueuse, qui se mobilise notamment pour l’association Dounia, nous fait l’honneur de nous accorder sa première interview.

Rencontrée lors de différents événements auxquels elle a participé, ses illustrations ont attiré notre oeil passionné et sa sympathie a retenu notre attention. Nous tenions à vous présenter (et/ou vous faire découvrir) cette jeune entrepreneuse Afro, ainsi que son travail.

Réalisatrice de courtes animations qu’elle poste sur son compte YouTube, elle nous propose dans cette vidéo publiée en 2014  intitulée « L’oralité du wax » une version de l’histoire des pagnes hollandais, « Les pagnes ont un nom, et racontent une histoire. En voici une. »

Qui est Massira Keita?

J’ai 27 ans, j’ai un bac + 5 en communication digitale et je n’ai pas fait d’études d’arts graphiques ou de stylisme. Tout a commencé un soir d’avril, je plaisante, c’était  en 2006, lorsque je préparais le Bac (ES). Au lycée, on arrête les arts plastiques et ça devient une option. Le mercredi après-midi, j’allais au lycée pour faire mes devoirs et une fois finis, je montais dans la salle d’arts plastiques qui se situait sous les toits. 

Tout le matériel était à notre disposition gratuitement et ce lieu était une vraie caverne d’Ali Baba: plumes, sable, sèche-cheveux, peintures, feutres, de quoi développer notre créativité. Mon enseignante était Mme Médina, et on l’appréciait tous. Elle ne nous faisait que des remarques ou des critiques justes. 

À l’époque et encore maintenant, j’avais pleins de chutes de tissus, et je savais que j’avais envie de les intégrer à mes planches pour les présenter à l’option arts plastiques du bac. C’est ce que j’ai fait, ça a été un véritable plaisir de travailler dessus.IMG_1103

As-tu toujours fait des illustrations? Parle-nous de ton parcours artistique.

J’ai toujours dessiner. Au départ c’était plus sur du support papier, et cela fait 3 ans que je fais du dessin digital sur photoshop. J’ai appris à dessiner toute seule. Même s’il s’agit de dessin immatériel, on peut néanmoins jouer sur les matières et les couleurs.

Pourquoi avoir décidé de te lancer dans l’auto-entreprenariat?

C’est venu progressivement, ma mère dit que c’est dans nos veines, un « truc » de famille, et que c’est lié à notre ethnie de Dioula (Côte d’ivoire). Les Dioulas sont en général dans l’entreprenariat. Au départ, je postais mes illustrations sur les réseaux sociaux pour montrer mon travail, et quand il y a une de la demande, j’ai décidé de trouver un moyen de les mettre en vente.IMG_1107

Parle-nous des « 3 filles » et de ce qui t’inspire lorsque tu les crées et les habille. Que représentent-elles pour toi? Qu’en est-il des personnages « isolées » que tu présentes parfois, comme le « monsieur », ou la femme en portrait, ou « bébé au dos ».

Pourquoi 3 filles, 3 c’est un nombre impair, 3 filles parce qu’à 3 elles sont plus fortes et ont plus d’impact, c’est mon impression.  Il m’arrive aussi de faire mes  » bandes de filles ». La ligne directrice peut être un thème, ou juste parce que les couleur des pagnes vont bien ensemble. Les personnages isolés, en général, sont des thèmes de dessin que j’aborde pour la 1 ère fois: « l’homme », la mère qui porte son bébé au dos, la rentrée des classes.

Pourquoi leur faire revêtir du pagne? Comment choisis-tu les imprimés?
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Massira Keita et les hôtesses « Pagnifik » portant les tee-shirts de la collaboration Massira Keita x Pagnifik

Le pagne parce que j’ai baigné dedans. Pour le choix des tissus c’est au coup de coeur ! C’est parce qu’ils me parlent que je les utilise.

Tu as un personnage, féminin, voilée. Peux-tu nous parler d’elle et de ta motivation à la représenter?

La femme voilée parce que je souhaitais représenter toutes les femmes qui aiment mon travail. J’aimerais que toutes puissent s’identifier à mes dessins et se sentir « représentées ».

Quel but as-tu en diffusant ces personnages? Si toutefois tu as un but !

Mon but au départ était de mettre en avant la femme noire, ainsi que le pagne hollandais. C’est toujours le cas. Le dessin est la base de mon travail.

 Sans trop en dévoiler, peux-tu nous parler de ton travail/processus de création? 

D’abord vient l’idée, le thème que je vais aborder. Ensuite je fais un croquis sur papier. Une fois fait, je le retravaille sur Photoshop. Je choisis mes tissus, je fais mes assemblages et c’est parti. Comme j’aime à dire, je fais du stylisme digital.

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